Le bois, par exemple, celui qui fait nos maisons, nos lits, nos tables et nos chaises, celui que l’on caresse pour s’appeler la chance, le bois qui a grandi selon un sens, selon un souffle de vie.
Quand l’arbre pousse, la sève défie les lois de la pesanteur et monte parfois jusqu’à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol ; l’arbre conservera pour toujours le souvenir de ce mouvement, de ce souffle, même une fois coupé, même une fois la sève stoppée dans son élan.
Il faut donc comprendre que le bois à un sens. Et, de même que la note sera plus pure si la flûte de bambou qui l’émet a été façonnée de manière à ce que le souffle originel accompagne le nôtre, un lit qui intègre dans sa construction la mémoire du souffle qui l’a animé fera que ce dernier continuera à vivre dans notre corps et qu’il activera nos méridiens d’acupuncture et nos enveloppes énergétiques.
Un siège dont le bois « souffle » va vers le bas aidera à ce que notre tête et nos émotions se
« désencombrent ».
Une maison qui intègre le sens de la matière verra les effets négatifs de la géobiologie grandement atténués, comme savaient le faire les anciens bâtisseurs.
L’orientation la plus favorable est de mettre l’arbre inversé par rapport à l’homme. La tête de l’arbre aux pieds et les racines à la tête de l’homme. Les planches ainsi orientés détendront à merveille.
Et si nous marquons l’arbre à sa coupe en repérant le nord magnétique sur son tronc, nous aurons deux sens actifs, l’axe tête/racine et l’axe nord/sud, le troisième sens est/ouest découlant in facto.
Tout l’art du maitre ébéniste sera d’assembler chacune des pièces en évitant de rompre la continuité du souffle.
L’art du constructeur que ce soit pour la charpente, les poutres ou rondins, les lambris ou parquet nécessitera la même attention vigilante, mais quelle récompense que de vivre dans une maison qui a un sens vivant, on pourrait dire qui a une « âme ».